La perte d’attractivité des commerces de centre-ville et le besoin de revitaliser les cœurs d’agglomérations est devenu l’enjeu principal des politiques local.
Les projets de revitalisation se multiplient aux quatre coins de la France. L’initiative cœur de ville, dernier projet en date avec plusieurs millions d’euros de budget alloué, en est l’illustration. En 2017, 146 communes et 50 intercommunalités ont pu bénéficier d’une aide d’investissements publics, soit près de 121 millions d’euros pour lancer plus de 400 projets visant à redynamiser les centres urbains.
Mais c’est également un enjeu aux nombreuses facettes, que les commerçants peuvent aussi affronter à leur niveau, en misant sur le consommateur. Voilà comment dans le détail.
Une situation alarmante
Les vitrines sont vides, les façades sont aveugles, les stores métalliques baissés. La plupart des centres urbains sont touchés, à des degrés divers. Un constat désolant contre laquelle nombres de mairies semblent impuissantes.
Le déclin des centres-villes s’illustre par un taux de vacance commerciale en progression constante. Depuis 2010, il augmente d’un point par an et atteint en moyenne 11,3 % dans les villes de plus de 25 000 habitants en 2016, d’après une étude de l’Institut pour la ville et le commerce (IVC, mai 2017). Les centres-bourgs sont également touchés par le phénomène
Certaines mairies vont mêmes jusqu’à faire peindre de faux intérieurs – des vitrines en trompe-l’œil collées sur des vitrines vides, comme Faouët et Guémené-sur-Scorff, dans le Morbihan – pour mettre en avant le potentiel de certains locaux commerciaux vacants et enjoliver les centres-bourgs.
Une solution temporaire dont l’objectif est de faire prendre conscience aux futurs commerçants du potentiel du local vacant, et qui rappelle que les grandes fonctionnalités du commerce de centre ville… ont peut être été oubliées avec l’essor du e-commerce.
Certains acteurs s’organisent pour contrer la tendance. En témoigne la volonté d’associations de commerçants et de politiques qui travaillent pour conjuguer les problématiques dans leur ensemble : aménagement, urbanisme, politique de la ville, mobilité, maîtrise du foncier. L’objectif final est d’atteindre un équilibre entre les commerces en centre-ville, ceux en périphérie, et (contre) internet.
Les commerces de proximité au cœur du lien social
Les commerçants ont un rôle à jouer auprès de leur clientèle et doivent précisément axer leurs efforts sur leurs offres de produits et de services. Ils peuvent se présenter en opposition à l’offre des grandes galeries marchandes : Proposer davantage de services de proximité. L’offre commerciale doit être adaptée aux attentes et aux besoins des consommateurs. Les études montrent que la France est passée d’une consommation de masse à un commerce de précision avec une hyper-fragmentation de l’offre. La montée en gamme de l’offre ou l’essor du bio et des circuits courts en sont des signes et peuvent servir de levier de croissance à tous les commerçants de centre ville qui s’insèrent dans cette démarche.
Des concepts de magasins innovants
L’exemple des cafés-librairies, des boucheries-restaurants ou des bars-disquaires le prouve. Les offres commerciales hybrides répondent à une expérience client novatrice qui ne se limite plus exclusivement à l’achat, mais qui promeut l’expérience. Une opportunité de s’adapter à une évolution des attentes des consommateurs, en particulier des jeunes adultes urbains. C’est d’ailleurs un élément qui ressort avec l’apparition du concept de magasins éphémères ; ce phénomène répond aux besoins des jeunes, néo-consommateurs pour les centres-villes.
Boutiques éphémères pour redynamiser les centres-villes
L’action des managers de centre ville
Coordonner les actions des acteurs publics et privés en matière d’attractivité et d’animation des commerces en centre-ville : telle est la mission que portent les managers commerce. Faisant partie de l’équipe municipale, ils élaborent une stratégie globale sur l’organisation du commerce, participent au développement de l’offre commerciale et accompagnent les professionnels dans leur développement.
De part leurs connaissances des enjeux locaux et leurs compétences en commerce et en marketing, ils orientent et identifient les évolutions du commerce ; ils prospectent auprès des enseignes et des porteurs de projets. Les managers de centre-ville bénéficient d’un réel rôle de concertation et d’action sur les territoires. Grâce à eux, une nouvelle tendance se profile : des commerces qui ré-ouvrent, la diminution du nombre de locaux vacants, et des citoyens qui réinvestissent les centres urbains.
C’est au cœur des villes que le commerce se développe et irrigue l’économie local. Cette prise de conscience permet de redonner vie aux centres urbains.